Créatures de papier

Exposition collective de peinture en relief visible avec lunettes stéréoscopiques 3D

Lunettes stéréoscopiques bicolores rouge et cyan de vision en 3D

Le titre « Créatures de papier » est inspiré par l’expression chinoise « Tigre de papier » désignant une chose apparemment menaçante mais en réalité inoffensive. « N’ayez pas peur » – pour reprendre Karol Józef Wojtyła – ce ne sont pas des créatures au sens divin du terme, mais la création d’artistes.

En résidence depuis avril 2022 au centre culturel André Malraux de Rouen, Favarica sollicite l’intervention d’artistes peintres et sculpteurs d’horizons variés dans cette exposition collective « Créatures de papier ».

En plus de leur travail personnel, celle-ci présente des œuvres où chacun incorpore la 3D stéréoscopique à sa technique dans une démarche d’appropriation des anaglyphes – images conçues pour être regardées par le biais de ces fameuses lunettes aux filtres rouge et cyan (bleu + vert).

Centre culturel André Malraux, Rouen

Module Étrange en concert le soir du vernissage
Exposition du mardi 24 octobre au mercredi 15 novembre 2023
au centre André Malraux

Vernissage le vendredi 27 octobre 2023 à partir de 18 heures

Le centre André Malraux ouvre tous les jours sauf dimanches et jours fériés.

Plan d’accès

Centre culturel André Malraux

Rue François Couperin
ROUEN

02 35 08 88 99

 Centre André Malraux
 rue François Couperin 76000 Rouen

Artistes

Mieszko Bavencoffe

Le travail de Mieszko, brutalement sensible, pas très clair ni très lisse, a des trous partout, des manques, des handicaps.

Skater sur une rue pavée, qu’est ce que ça donne ?

À première vue, un travail de plus sur l’ironie des temps modernes, de celle qui semble naturelle et acquise, alors qu’il n’en est rien, car celle‑ci est fabriquée, achetée à crédit.

Mieszko a des dettes et les prend très au sérieux.

Son rire est sa dime. Il sait qu’il a intérêt à la payer.

Dans un monde où le post‑capitalisme est en train de naître dans la violence sous nos yeux sidérés, des bulles d’air se sont créées, des bulles de survie, des bulles de poésie zombie.

Cette poésie‑là est celle de la frontalité : pour survivre à l’écrasement des images d’un monde marketing, il faut les regarder en face et les traverser car elles sont devenues incontournables (on s’y casse l’âme en essayant).

Il faut d’abord comprendre ce qu’on veut traverser/détourner.

La bêtise et la crasse l’aident parfois à aimer ce qu’il cherche à comprendre.

Le fanatisme devient terreur et explose en vol.

Les poussières de cette explosion sont les touches figuratives d’une Monster sur la toile, sont les insultes tant entendues devenues conservatrices et tendres sur des posters géants, sont les trous de boulette dans les joggings Lacoste, sont les mots textos de son roman, sont les paroles (comme des listes de courses) de ses chansons, sont les imitations désespérées (puisque vécues) des conseils de YouTube pour ne pas se flinguer.

La guerre est déclarée.

Karine Buquet

Des créations fragiles…

Mes sculptures de papier sont délicates, minutieuses, translucides, transparentes – un travail aérien suspendu, paradoxalement léger et imposant.

Le papier, depuis 20 ans, est pour moi comme une évidence.

Je tente de l’apprivoiser en le froissant et en le déchirant, en alliant ses matières et en l’enroulant.

J’aime en découvrir la tranche pour la révéler et la mettre en lumière. Le tissu de ses courbes, ses ronds et ses volutes deviennent l’univers de mes créations.

Samuel Favarica

Samuel expose depuis le début des années 1990. Son travail s’inscrit dans plusieurs mouvements artistiques tels que le lowbrow ou l’art « hors‑les‑normes », puis le symbolisme.

En 1990, Caroline Bourbonnais l’invite à présenter ses premières réalisations au Musée de la Fabuloserie à Dicy dans l’Yonne.

En 1993, la galeriste et collectionneuse d’art Cérès Franco l’expose à la galerie L’Œil de Bœuf, Paris, puis au sein de sa collection privée, à Lagrasse, et à Montolieu, dans la Coopérative – Musée Cérès Franco (GIP).

En 1994, il rejoint le Musée de la Création Franche de Bègles.

Laurent Danchin, critique d’art et essayiste spécialiste de l’art brut, l’art outsider et l’art singulier, présente son travail à Paris lors de l’exposition historique « Art Brut et compagnie : La face cachée de l’art contemporain » qui se tient en 1995 au Musée de la Halle Saint‑Pierre.

Favarica est un artiste singulier protéiforme et atypique dont les dessins à l’encre sur papier révèlent des univers à la fois fantasmatiques et fantasmagoriques, concrets et tangibles. Ils plongent le visiteur dans une richesse de détails – quelquefois abstrus ou ambigus et sont tapissés d’assemblages iconoclastes – dans une pluralité de formes et de symboles hétéroclites, où la densité est omniprésente.

Nous évoluons dans des mondes imaginaires parallèles qui s’entrelacent au réel et – dans l’esprit d’un cadavre exquis rythmé par des gimmicks picturaux – révèlent un foisonnement magmatique de représentations culturelles intriquées dans l’espace et le temps.

Soulever un pan de ces mondes relève d’une dissection psychologique de l’âme,
un mal pour un bien nécessaire.

Fruit-Confit

En 1994 j’avais 14 ans et j’ai commencé à peindre dans la rue avec mes deux frères, du graffiti vandale aux camions des amis en free party.

Ensuite, je me suis mis à fignoler mes graffs avec des cotons‑tiges. Ça a donné un autre style, j’ai mis les doigts dans la peinture.

Ma peinture est devenue plus singulière, plus figurative. Je me suis concentré sur les détails en utilisant des pinceaux. Je posais de plus en plus souvent sur des planches de bois et sur des toiles.

J’admire le travail de Beksiński, de Giger, du graffeur Bom K… Quand je peins, j’accorde beaucoup d’importance à la façon d’amener et de placer les ombrages. Le point de départ de mon travail se focalise sur la forme. J’aime fragmenter mes esquisses et les éclairages en jouant sur la géométrie des visages, avec les différents plans que je ne délimite pas toujours.

L’expression d’un visage est plus éloquente qu’une conversation.

Trente ans après, je continue de peindre sur les murs et les camions.

Jérémy Lebouteiller

« Je ne peins pas le normal car les rêves ne le sont pas. »

Né en 1971 et originaire de Rouen, je conçois des tableaux et des volumes mettant en scène des personnages et des bestioles aux apparences atypiques et mythologiques, que chacun peut interpréter à sa manière.

Je me suis passionné très jeune pour la science‑fiction et les films d’épouvantes quand, au début des années 80, j’ai découvert les créatures de Giger dans le film Alien. Ça a été pour moi une révélation. Je me suis alors mis à bricoler, piquant les boites de lessive et les poils du balai de ma mère pour réaliser des têtes de loups‑garous et autres personnages monstrueux !

À 15 ans je suis passé par les Beaux‑Arts de Rouen pendant deux ans avant d’arrêter pour créer en autodidacte – car suivre des règles et les consignes, ça ne me convenait pas.

En parallèle à mon métier actuel de cuisinier, j’ai toujours continué mes créations.

Mes créations en volume sont réalisées à partir d’objets de récupération, des rebuts auxquels j’incorpore cette formidable matière que je travaille régulièrement en cuisine : les ossements, crânes, mâchoires ou encore des sabots, qui pour moi sont une formidable ressource artistique naturelle…

Plutôt que de faire parvenir sous la forme de récit les rêves qui habitent mes nuits, je compose sur la surface fixe de la toile les visuels, les sensations et accumulations de situations qui persistent à rester en mémoire au plus profond de mes pensées.

Lou Parisot

Lou Parisot est une artiste plasticienne née en 1994 à Saint‑Dié‑des‑Vosges. En 2018, elle sort diplômée de l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen. Elle vit et travaille à Paris.

Depuis plusieurs années, elle questionne les artéfacts de notre quotidien, les rebuts, et les objets esthétiques ou utilitaires liés à nos tendances de vie. Le détournement et la réutilisation lui permettent d’apporter une vision plus large de la fonction.

Elle considère l’écologie de conception et la revalorisation des matériaux comme un enjeu majeur dans un monde où notre impact environnemental est désormais capital.

« J’accorde un intérêt spontané à l’histoire et aux objets des lieux où je suis invitée, ce qui ouvre un espace social et mémoriel avec les personnes actrices de ces endroits. Je prends également en compte la vie que mènent les objets avant, pendant et après leur monstration. »

Plastiquement, ses oeuvres s’amusent du danger de leur fragilité tout en prenant présence par des éléments devenus raffinés malgré eux. Les jeux d’assemblage et de flottement sont des composants qui tendent au rêve d’un quotidien transformé. Le projet de recherche et de rencontre de Lou Parisot pour le centre André Malraux porte sur les accessoires vestimentaires liés à la tête (chapeau, coiffe, couvre‑chef, lunettes).

Le projet comporte ainsi une phase de recherche liée à la région de la Normandie, à ses costumes et à ses coiffes traditionnelles et une phase de recherche liée à des tendances plus récentes avec de la prise de témoignage.

Il s’agit de revisiter ces accessoires de manière historique et actuelle avec un travail de recherches, de dessins, de créations qui aboutira peut‑être à une restitution physique dans les espaces du centre André Malraux.

Soudain l’Été Prochain est une résidence de recherche et de rencontre sur le territoire normand portée par RN13BIS et soutenue par la DRAC et le Ministère de la Culture.

SidLen – Sidonie Lenormand

SidLen a commencé par des études d’Arts et Design puis s’est dirigée vers le stylisme de mode à la Central Saint Martins à Londres. Études qui n’ont rien à voir avec son travail actuel de manager.

Reste de ce côté artistique un besoin d’avoir un exutoire. Une nécessité constante de créer.

Grande bricoleuse et bidouilleuse, elle a l’idée, en 2013, de prendre le concept des marionnettes et des automates qu’elle utilisait pour des décors de vitrine ; avec l’optique de travailler cette fois‑ci l’assemblage. Commence alors la série des expériences sur les poupées. Le challenge est de n’utiliser que des pièces usagées, trouvées, cassées… des objets et appareils mis au rebut, afin de créer ce côté « décharné ».

Elle puise son inspiration principalement dans les films de science‑fiction, la littérature ou l’histoire, et donne à ses personnages un côté décalé et humoristique.

Lors de sa rencontre avec Samuel Favarica en 2022, il lui suggère d’essayer d’introduire les anaglyphes dans un de ses tableaux. Le défi est de taille : trouver l’harmonie entre le volume de l’assemblage et faire ressortir la 3D produite par le bleu et le rouge. Le pari est lancé !

Nico TDM

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les têtes de mort, les monstres, les trucs bizarres.

Petit, dans la chambre que je partageais avec mon frère, je me souviens avoir vu un crâne rouge qui lévitait dans la pièce.

Je me souviens aussi regarder Cosmos 1999, La Quatrième Dimension en flippant derrière le fauteuil de ma mère.

Puis vint Kiss, chez ma cousine, le choc, je m’identifie direct au démon, j’achète les disques, traque la moindre image… Les films d’horreur en cassette VHS qu’on allait chercher en mob au vidéo‑club m’ont aussi bien influencés. L’imagerie Heavy Metal et Thrash des années 80 aussi !

Aujourd’hui, je dessine des gigposters (Possessed, Okkultokrati, Wiegedood, Dopethrone, Bongzilla…), je publie dans des fanzines underground (Skullfukked by Ghouls, Satanic Mojo, Banzai Éditions, DeathMarch Zine…), dans des livres d’art (The Devils Reign – édité par the Church of Satan, Arte Arcana…), je dessine des pochettes de disques (Demon Vendetta, Misere Nobis, Prison Life…) et je sérigraphie mes propres illustrations.

Exposition Créatures de papier

Affiche

Affiche de l’expo Créatures de papier – Rouen 2023 au centre André Malraux

Dossier de presse

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