Exposition personnelle à la galerie Outsiders​

Oncques ne vit telle débauche de fond et de formes enchevêtrés en de tumultueuses strates graphiques et chromatiques. Samuel Favarica œuvre depuis plus d’un quart de siècle à faire cohabiter toutes ses influences artistiques, culturelles et philosophiques sur des grands formats pouvant contenir tout son univers, régi par un savant modus operandi absurdum dont lui seul détient les codes.

De facture baroque, ses assemblages sont un regroupement ésotérico‑pop des cultures européennes, asiatiques et méso‑américaines qui coexistent en une harmonie visuelle. D’aucuns pourraient y voir un gigantesque capharnaüm pictural, mais cela serait sans compter le fil d’Ariane hiéroglyphiquement disséminé par l’artiste, en filigrane, derrière chaque motif, chaque silhouette, chaque aplat.

Car sous des aspects de puzzle hétéroclite, le travail de Samuel Favarica procède d’une accumulation ordonnée de formes cernées, de mandalas chatoyants, de personnages et de signes ésotériques formant des tableaux quasi hypno‑dévotiques. L’auteur nous transpose dans ses Jardins des délices où notre regard est happé dans un maelström de détails oniriques en détails cauchemardesques, s’arrêtant ici ou là qui pour un entrelacs coloré, qui pour une silhouette évanescente, qui pour un motif d’écailles (de poisson) aux couleurs vives, cachant en couches successives des fac‑similés graphiques tels de numériques palimpsestes.

Attendez‑vous à voir surgir un sanglier, une Peugeot 104, un dragon, un taureau androcéphale ailé babylonien, des pieuvres, un lapin, un crâne, un Daruma (ces poupées porte‑bonheur japonaises en papier‑mâché), des smileys et même un fulguropoing ! Rien n’arrête le délire graphique de cet autodidacte autoproclamé, roi de son art.